Saw a été un des évènements 2005. Pas d’un point de vue cinématographique, ce n’est qu’une production hollywoodienne d’horreur de plus. Pas d’un point de vue technique, il se contente de se servir au mieux de la technologie actuelle. Pas au niveau de la musique… quoique… Pas au niveau de… Mais à quel niveau alors ?
Mais rappelons-nous : Deux hommes se réveillent enchaînés au mur d'une salle de bains. Ils ignorent où ils sont et ne se connaissent pas. Ils savent juste que l'un doit absolument tuer l'autre, sinon dans moins de huit heures, ils seront exécutés tous les deux...
Voici l'une des situations imaginées par un machiavélique maître criminel qui impose à ses victimes des choix auxquels personne ne souhaite jamais être confronté un jour.
Ca semble sadique, ça semble jouissivement méchant, cruel, peut être barbare, malsain… bref, l’archétype du film culte pour djeunz !
Et c’est tout à fait ça ! Ce qui en fait un évènement !
Reconnaissons-le, le principe de base donne envie, le film commence sur les chapeaux de roues en se concentrant uniquement sur nos prisonniers dont on en connaît rien ! La paranoïa est présente, le climat oppressant. Il n’est pas donc pas très difficile d’entrer dans le film, les acteurs n’étant pas spécialement mauvais (on retrouvera
Cary Elwes le Robin des Bois du
Sacré Robin des Bois de
Mel Brooks (et oui, comme quoi…)) !
Mais là où le bas blesse, c’est la suite : le film s’essouffle préférant miser sur une intrigue en puzzle aux différents niveaux d’enquêtes d’un thriller basique zappant le potentiel « gore » d’un tel film ! La claustrophobie grimpante de nos deux prisonniers s’efface, leur relation devient pour les scénaristes le seul moyen narratif utilisable pour intégrer les flash back nécessaires au bon fonctionnement de l’histoire en effaçant (volontairement ?) toute portée psychologique. Le tout quelque peu clippé pour « déstabiliser le(s) spectateur(s) » et le rendre « mal à l’aise » ! Or ces effets ô combien inutiles et qui, j’ose l’espérer, deviendront totalement ringards d’ici quelques années (prions pour que la prophétie de
Jean-Jacques Bernard se réalise… le plus tôt sera le mieux) sont supportables, voir discrets… mais seront tout simplement écœurants et racoleurs dans le second volet !
Mais je dois paraître quelque peu hostile à ce film ! Détrompez-vous : même si je ne suis pas fan de ce premier opus, je le trouve d’honnête facture… surtout pour sa fin ! Le coup de théâtre qui scotchera tout le monde est le parfait exemple d’un revirement scénaristique (trop ?) travaillé qui rehausse donc le film au stade de film culte ! Même si toute l’histoire s’agence et s’organise pour ce rebondissement, il n’en reste pas moins bluffant tant par sa mise en scène que par son impact ! Notons que la musique composée par
Charlie Clouser pour ce passage est un petit bijou !
Saw sera donc une saga en 6 épisodes et nous pourrons nous vanter d’être la génération qui aura eu le privilège de la voir intégralement au cinéma (comme pour les sage
Vendredi 13,
Freddy etc.… icône de la génération… de nos parents !)
On attendait donc la suite avec moult impatience ! On nous la vendait comme plus sanglante, plus gore, plus insoutenable ! On nous avait caché le fait que c’était plus clippé ! Et là, ça va plus du tout ! Autant que ces effets étaient discrets dans le premier (je radote) autant là, c’est omniprésent et ça cache un véritable vide du scénario et de la mise en scène ! (rappel :
Cronenberg avec son
eXistenZ a démontré à tous ces clippeux qu’on pouvait faire un film tout aussi dérangeant et ô combien réussi sans un seul effet accéléré, clippé ou autre inutilité pour ados attardés. Et pourtant, son scénario réalisé par un
Rob Cohen, un
Michael Bay ou autre grand responsable d’inutilités cinématographiques aurait été un condensé de tous les programmes MTV… moi je dis ça…)
Je ne révèlerai rien sur l’histoire mais le 2 (la scène d'ouverture vaut le coup d'oeil si j'ose m'exprimer ainsi) reprend le concept du 1 mais avec 8 personnes enfermées dans une maison. Elles ne se connaissent pas et doivent sortir en évitant les pièges ! Ca rappelle
Cube (une autre saga qui ne restera pas dans les annales si ce n’est que grâce à son principe) et ce n’est pas bon signe ! En effet : ça meurt, ça se torture et ça ne s’écoute pas ! Le tout noyé dans de beaux stéréotypes 100% américains (faudrait pas que les persos soient trop crédibles : les acteurs ne pourraient pas les jouer) ! Bref on prend le spectateur pour un con et la fin grand guignolesque qui se veut du même gabarit que son prédécesseur est un fourre-tout scénaristique clinquant (1h30 c’est largement suffisant !), pompeux… insupportable !
Le premier opus est, pour notre génération, culte et vaut le détour malgré quelques faiblesses et temps morts. Le deux est puant. Cette saga serait-elle une lente descente vers la bêtise et le ridicule ?
Saw de
James WanAvec :
Leigh Whannell,
Cary Elwes 2004
Interdit aux moins de 16 ans.Saw II de
Darren Lynn BousmanAvec :
Donnie Wahlberg, Shawnee Smith2005
Interdit aux moins de 16 ans.